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Journal désenchanté
7 décembre 2008

The dancing chicken.

Quoi ne neuf depuis mon dernier message ? Déjà, je me suis rendu compte que l’année était en fait plus longue que je ne le pensais au départ : elle se finit à la mi-février et non début janvier, et il y aura les vacances de Noël avant.

On s’approchait donc de la fin, ce qui commençait à se sentir. Beaucoup plus d'heures de libre, presque plus d’applics, et pratiquement plus de cours à Cachan. On ne voit plus les trois quarts de la classe, car nous sommes répartis en groupes, par option. Dans la mienne, il n’y a pratiquement que des cours en amphi et des projets. Des cours pas intéressants, où le prof parle tout seul dans son coin, où ce n’est que du bla-bla, où la salle est à moitié vide. Cela m’énerve, alors depuis quelque temps, je ne viens presque plus.
On a par contre retrouvé l’inspecteur JCR qu’on avait eu en première année, et qui maintenant s’occupe de l’option « environnement », dans laquelle je suis. Il est toujours égal à lui-même, sauf qu'il a désormais une page Facebook ; je l’ai même ajouté à mes contacts. L’autre jour, il y mettait qu’il ne ferait pas l’appel pendant dix jours, ce qui est toujours une bonne nouvelle.

Sur Facebook, j’ai aussi « retrouvé » mon prof de maths de seconde, que j’avais eu en colle en prépa (j’en avais déjà parlé ici). Lui n’avait pas de profil mais carrément un fan-club, que ces élèves du lycée avaient créé. Alors évidemment, je suis devenu membre. « On prend ses mains et on pleure. », « Fingers in the nose! », etc. : toutes ses phrases cultes étaient là...

Je l’avais rencontré encore une fois dans l’ascenseur à l’école (il y donne aussi des cours), alors que j’allais assister à une présentation faite par le cabinet d’audit Ernst & Young, et quand je lui avais dit que c’était ce que j’envisageais de faire, il a eu l’air étonné car ce n’est pas vraiment ce à quoi mon école prépare, mais on peut quand même être recruté dans ce domaine.
Les gens d'E&Y ont fait leur petit baratin, et ils avaient quand même l’air de se la jouer, surtout un ancien de mon école, image du « jeune cadre dynamique » un peu tête à claques. Par contre, j’ai rencontré ensuite des gens de chez PricewaterhouseCoopers et ils m’ont fait meilleure impression. Ils avaient fait des frais en amenant tout un attirail sur le thème du cinéma (je n’ai jamais compris le rapport) : fauteuils, pop-corn, écran plat et même un jeu concours, tout ça pour faire la promo de leur boîte et au final prendre trois personnes en stage, mais ce n’est pas ça que j’en ai retenu. Ils semblaient quand même un peu plus « vrais » que chez E&Y. L’un d’eux, un ancien de l’école, nous a même dit, sur le ton de la confidence et en nous prenant un peu à part, que l’école ne valait pas grand-chose, qu’on apprenait presque rien au bout de trois ans et que sa bonne réputation était un vrai hold-up, donc autant entretenir le buzz en profitant des avantages, tout en n’étant pas dupe.
J’ai déjà postulé chez eux, j’attends maintenant qu’ils me rappellent pour un entretien. Vincent, mon binôme d’archi des deux années passées, a déjà été pris chez E&Y. Anthony, que je connais depuis la prépa, et Mouncef, avec qui j’étais au Etats-Unis, s’intéressent aussi à l’audit et j’ai trouvé curieux que d’une part, les trois personnes de qui j’étais le plus proche dans mon école veulent faire la même chose et que d’autre part, ce soit apparemment le seul point commun entre eux.

A part ça, la seule chose qui m’ait demandé un tant soit peu de travail depuis le début de l’année (pour l’instant), c’était mon exposé d’anglais. Avec un sujet libre sur le thème du cinéma, il n’y avait que l’embarras du choix, et pour une fois l’occasion de faire quelque chose d’intéressant. Je savais depuis le début que j’allais parler de Monte Hellman, cinéaste culte et maudit dont aucun film n’avait eu de succès, mais qui s’était fait remarquer par ses deux westerns existentialistes que sont The Shooting et Ride in the Wirlwind ainsi que le road movie Two-Lane Blacktop, également de la même veine. A part ça, il a tourné quelques nanars, la plupart de ses projets sont tombés à l’eau et il a été contraint de vivre en retravaillant les films des autres sur quelques menues tâches (montage, deuxième équipe, remplacement de réalisateurs morts, etc.). Malgré tout, il avait une démarche artistique et une reconnaissance de quelques cinéphiles et réalisateurs. J’ai de la compassion pour ce genre de personnage, un peu looser mais qui a en même temps de bonnes idées. Et puis je me sentais en phase avec ce qu’il disait. Il expliquait par exemple que si un seul spectateur avait compris ce qu’il avait voulait dire avec un film, il était très heureux car c’était une vraie forme de communication, ça montrait que tout n’avait pas été vain. C’est par ça que j’ai choisi de clore mon exposé. Au moment des questions, Mouncef m’a demandé si Hellman aurait été content que je lui consacre mon exposé, et j’ai dit que oui. J’ai bien aimé le sens de sa question, ça allait dans le sens de ce que j’avais dit. Quand je le lui fit remarquer plus tard dans un e-mail, il me répondit que l’exposé était bien et bizarre, comme moi.

J’ai aussi presque fini de regarder les films de Werner Herzog que j’ai en DVD (il ne me reste que Rescue Dawn, que j’avais déjà vu au cinéma). Hier, j’ai regardé Stroszek, l’histoire tragi-comique d’un homme simple qui émigre d’Allemagne vers le Wisconsin, pour découvrir que l’Amérique n’est pas vraiment telle qu’il l’avait rêvée. Je ferai un post « spécial Herzog », comme promis plus tard, mais en guise de mise en bouche, pourquoi ne pas regarder la fin de Stroszek, sans doute la plus bizarre et une des plus marquantes de tous les films de Herzog.

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