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Journal désenchanté
27 septembre 2007

Rentrée.

Je n’avais pas vraiment envie de retourner à l’école, comme toujours. Après deux mois et demi, tout cela ne m’avait pas manqué. C’est court et long à la fois, deux mois et demi. Assez court pour que ça passe vite, assez long pour que ce qui se répétait tout les jours semble oublié. Il n’en était rien. Au bout d’une journée, j’en avais déjà marre ; au bout de deux semaines, j’avais l’impression d’être revenu depuis six mois. Tout était resté pareil. Les gens, l’esprit, les choses. Oh, il y avait bien des petits changements : les ordis avaient enfin Windows XP (avouez que c'est moderne…), les amphis à Paris avaient été entièrement refaits à neuf, des travaux de construction étaient entrepris à Cachan. Il se murmurait d’ailleurs que dans quelques années, les bâtiments à Paris seraient vendus et que tout serait rapatrié à Cachan. Pourquoi pas, après tout. Une école sur deux sites, ça ne facilite parfois pas les choses.

Certains profs étaient toujours là : celui d’architecture, par exemple. Son cours était le premier de l’année, la salle était donc pleine. Lors du deuxième, tout le monde avait déserté et à la fin, il y avait encore moins de gens qu’au début.

Le prof de physique des premières années avait, paraît-il, était viré, après des années de (je n’ose pas dire « bon et loyaux ») services. En tout cas, il n’était plus là. Avec lui, la physique était une vraie blague. Jamais personne en cours, des applications où il écrivait les réponses au tableau, des compos où il suffisait de réviser la veille et de recopier les exos des années passées (toujours plus ou moins les mêmes) sur l’aide mémoire autorisée pour avoir une bonne note, etc. Pauvres nouveaux premières années. Le monde se divise en deux : ceux qui ont eu ce prof, et ceux qui vont devoir bosser pour de vrai la physique.

Il faut dire que pour les profs, intéresser les élèves à des matières comme la résistance des matériaux ou l’analyse numérique semble être une vraie gageure, à tel point que certains n'essaient même pas. Tenez, le prof de béton armé, par exemple. En plus, il commence le premier cours en disant, en gros, que ça sera saoulant. Je suis parti à la pause. Remarquez, pas besoin qu’il le dise, on s’en rendait compte tout seul, bien que le cours n’en soit resté qu’aux généralités (il faut dire que l’humour pas drôle du prof était déjà mauvais signe).

En « pratique du droit social », les gens ont noté silencieusement tout ce que le prof a dit, jusqu’au moment où (au bout d’un quart d’heure), celui-ci explique que le cours sera donné dans le poly. Et les stylos de commencer à se poser… C'est pas structuré, pas intéressant. Après la pause, c’est un autre qui le remplace mais il est tout aussi nul. D’où sortent-ils, ces gus ? La réponse vient du prof : « On est là dans le cadre d’un partenariat entre Vinci et l’école. » Ah bon, d’accord… A la fin du cours, sudoku et mot fléchés : plus personne n’écoute. Je n’y suis pas retourné la fois suivante (la dernière, ouf !). Le fait de sécher n’est pas forcément du je-m’en-foutisme, c’est aussi un moyen de protestation.


Aujourd’hui, pas de cours : c’était la journée des assoces, à Cachan. C’est là aussi que les premières années découvrent qui sont leurs parrains, sous la forme de noms et de numéros de téléphone sur un panneau d’affichage. Vers midi, ça sonne chez moi : « Allô, t’es mon parrain. » Super. Je n’étais pas là-bas, car je me foutais un peu de tout ça. Il me demande si j’ai de bonnes archives, je lui dit que ça va. Il avait l’air enthousiaste ; moi pas. Dans mon école, les parrains ne servent à rien, si ce n’est à donner les archives. Vivement que je me débarrasse de ça, d’autant plus que j’ai celles de cette année à aller chercher.

J’aurais dû aller au forum des assoces, ne serait-ce parce que je fais parti de celle de vidéo, mais je n’en avais pas envie. Je me souviens de l’année dernière, j’étais très motivé, je m’étais inscrit à plein de trucs. Finalement, je n’ai fait partie que de cette assoce, qui ne m’intéresse même plus et où je ne fais strictement rien. La seule chose que j’avais faite, et consciencieusement d’ailleurs, c’est un petit film qui m’avait demandé beaucoup de travail pour un résultat quasi-nul.
Le nouveau projet lancé par la présidente était la réalisation d’une série télé comique, qui parodierait les vraies. Elle avait envoyé par e-mail la trame (j’ose pas dire « scénario ») du truc, inepte fatras écrit à la diable, avec ponctuation indigente et orthographe à l’avenant.

Je me décide quand même à aller à Cachan mais j’arrive après la bataille : tout est en train d’être rangé, et les élèves commencent à préparer la fête du soir, la « summer night » (« soirée d’automne » serait un nom plus approprié…). Il n'y a absolument rien à faire (certains jouent aux cartes, d'autres rangent les tables ou balaient le sol, le reste discute), aussi ne tardé-je pas à partir, en ayant pris soin avant d'aller voir les gens de l'assoce, histoire de montrer que je suis quand même là. C'est là que j'apprends la nouvelle du jour : la veille, au pub de l’école à Paris, quelqu’un est tombé par la fenêtre du deuxième étage. Et moi qui pensais que dans cette école il ne se passait jamais rien…

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