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Journal désenchanté
24 décembre 2006

Un débat démocratique.

Samedi 23 décembre, après manger. Je suis sur le PC en train d’essayer de dérusher le film pour le montage, et, forcément, ça ne va pas comme prévu, ce qui veut dire que je vais devoir jongler entre deux logiciels de montage. Passons.

Je me connecte sur MSN (en fait, maintenant on doit dire « Windows Live Messenger » mais j’ai l’impression que le terme va mettre du temps à s’imposer…), à tout hasard.

21h05. L’un des potes de la bande avec qui nous allons au Futuroscope commence une conversation. Il fait un « petit sondage » (démocratique) à propos des différentes possibilités pour aller là-bas : dormir sur place la veille, partir de Supélec (parce que c’est plus près), qui conduit, quelles voitures on prend, combien ça va couter, etc. Moi, tout m’est égal, et de toute façon je présage déjà que tout va se compliquer, c’est pourquoi je ne veux pas en rajouter davantage.

Faut voir l'organisation des autres sorties, c'était souvent la merde ! »

Lui : « Ouais mais là ce sera la majorité qui va l'emporter »
Moi : « Bah pourquoi d'habitude ça merdait toujours l'organisation, alors ? »
Lui : « Parce que les gens donnaient tous leur avis et après on débattait. Mais là je demande pas aux gens de débattre. D'ailleurs ce serait pas possible de le faire vu que je peux pas réunir les 10 personnes concernées en même temps sur internet. »
Moi : « Ah ouais, je me souviens des conversations à 10 qui partaient en vrille pour l'organisation.» « Mémorable. »
Lui : « Mais n'empêche faudrait essayer de rassembler les gens sur internet pour en parler. »

Déjà 21h22. Je me doute très bien de la tournure que sont en train de prendre les choses.

Conversation à plusieurs : allez, on se lance. Déjà, il faut envoyer des textos à ceux qui ne sont pas en ligne pour leur dire de se connecter. (Ce qui donne déjà lieu à un questionnement pour savoir qui les envoie.), les gens se connectent, et c’est parti mon kiki. Entre les digressions, les hypothèses qu’il faut réexpliquer à chaque fois que quelqu’un de nouveau se connecte, les avis qui changent toutes les deux secondes, c’est peu dire que rien n’avance.

Cela me rappela un passage d’American Psycho d’Ellis, où nos golden-boys cyniques palabraient de la même manière au téléphone pour savoir dans quel restaurant aller, et avec qui. Bien qu’il ne résume pas l’idée générale du bouquin, ce passage en illustrait bien une des facettes, à savoir le côté absurde et vaguement comique de ces discussions traduisant des vies un peu vides de sens. Je ne dis pas du tout que nos vies à nous, les membres de la conversation d’hier, soient comparables, mais le ton de la discussion m’a vraiment fait pensé au bouquin. A la fin du chapitre, rien n’était résolu d’ailleurs. Et ici ?

Les gens se connectent au fur et à mesure, certains entrent dans la conversation alors que les autres sont partis depuis longtemps, je rajoute des gens dans mes contacts MSN, j’ai des discussions en parallèle de la discussion principale. Tout le monde en a marre, on récapitule dix fois, et comme mieux vaut en rire qu’en pleurer, je balance des phrases plus ou moins ironiques. Je n’en peu plus, d’autant plus que ça ne dépend pas de moi, étant donné que les différentes possibilités me vont.

Je suis un des seuls à être resté jusqu’au bout. Il semble que quelque chose ait été décidé, mais il faut encore confirmer quelque chose le lendemain.
Cela aurait-il pu se passer autrement ?

00 h 34 : Les derniers participants quittent la conversation.
« Dommage, conclus-je, je serais bien resté parler encore trois heures de plus... »

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