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Journal désenchanté
27 février 2007

Fragments.

Je repensais à la lettre. Avais-je bien fait de l’envoyer ? Probablement, même si je me suis posé la question. Mais si je l’ai fait, c’est qu’à ce moment là, je sentais que je ne pouvais plus rien faire d’autre. Tout était si… étrange. Oui, étrange, incompréhensible, c’est le mot. Je ne savais rien, je ne pouvais rien prévoir. Et ce que je ressens continue de changer en intensité au fil du temps, tel un yo-yo imprévisible.
J’étais content car dans la lettre, j’avais pu résumer tout ce que je voulais dire. Certaines phrases étaient sans doute mal faites, il y avait des choses que je n’aurais peut-être pas dû dire mais, quand j’y repense, l’essentiel était là. Il avait sans doute toujours été là, et on aurait pu en trouver des fragments épars, en cherchant bien. Mais là, c’était dit.
Seul le ton général aurait pu me gêner, rétrospectivement. Car ce que je ressentais en écrivant la lettre n’était pas ce que j’ai ressenti plus tard, qui n’est plus ce que je ressens maintenant.
En relisant le brouillon, ça sonnait presque comme une fin. Parce que je pensais qu’après, si elle ne me répondait pas, je ne voudrais plus la recontacter. C’était faux, bien sûr, et idiot aussi, comme je m’en suis rendu compte après coup. J’ai changé d’avis. Je l’ai rappelée un soir. A ce stade comme aux autres, je ne savais pas ce qui allait se passer ; il y aurait pu se produire une chose ou son opposée, aucune des deux ne m’aurait paru plus probable. Mon cœur battait. Elle décroche, me dit qu’elle a reçu la lettre, qu’elle y répondra. Okey dokey. J’attendrai. De toute façon, je n’allais pas en parler davantage. La conversation se poursuit, juste quelques minutes qui semblent durer longtemps, on parle de choses banales, comme le font les gens souvent : « Et toi, t’es bientôt en vacances, nan ? Moi c’est déjà passé… », comme si tout n’avait eu aucune importance. Peut-être était-ce le cas, après tout. Mais moi, j’imagine des choses, je réfléchis sans cesse, j’essaie d’analyser, de comprendre, je pense trop.
Et, comme toujours, je ne savais rien.

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