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Journal désenchanté
22 mai 2006

Reprise.

Ca fait un peu bizarre parce que ça fait longtemps qu’on est pas venu au lycée. Mais surtout bizarre,  les écrits sont passés, donc on a l’impression que c’est fini, et comme tout le cours est déjà fait, qu’il n’y a plus de colles ni de DS, il me semble qu’il n’y a plus d’enjeu et les oraux paraissent loin.
Je ne me rappelle pas vraiment la préparation à l’oral de l’année dernière. Dans mon souvenir, ça a passé vite. Sans doute parce que je savais que je ne serais pas admissible, donc je m’en fichais, et puis, il n’y avait plus à bosser chez soi, donc c’était plus tranquille. En plus, je m’était remis à lire (enfin « mis » serait le terme plus exact) à cette période, un bon souvenir.
Quand j’arrive ce matin, le vigile me demande de bien montrer ma carte, parce que moi, je la sors comme d’habitude, en vitesse, symboliquement. En général, il ne contrôle jamais rien mais là, il devait être d’humeur facétieuse, je ne sais pas, il regarde la carte et demande s’il y a une bombe dans mon sac. Il passe alors rapidement son téléphone portable autour du sac, comme on le ferait avec un détecteur de métal. « C’est bon, pas de bombe !»  Cela semblait annoncer la journée sous d’ubuesques auspices.
Des choses ont changé durant notre absence : la cour a été partiellement re-goudronnée et le bâtiment de l’administration est lui aussi en travaux. Le reste de l’établissement est par contre toujours vieillot.
La prof de physique était fidèle au poste et à ses habitudes, à savoir de perdre son temps à baratiner à propos de trucs inutiles, qu’elle a en plus déjà dits cinquante fois, du type « Aux oraux, faut s’habiller ni trop bien, ni avec le pantalon taille 64. » Merci pour ces infos essentielles. Elle sort aussi cette phrase «  Un oral, c’est un oral. », à marquer d’une pierre blanche à côté de son désormais culte : « Un énoncé qui ne nous dit rien, c’est un énoncé qui nous dit quelque chose. » Ah si, elle demande quand même à chacun de nous comment ce sont passés les écrits, ce qui m’étonne car elle ne l’avait pas fait l’année dernière. En fait, je suppose qu’elle fait ça tous les ans mais l’année dernière nous n’avions pas droit à tout ça, notre classe n’était – comment dire – pas très appréciée. Quand j’y repense, c’est vrai que nous n’étions sans doute pas très forts mais toute cette hargne, qui plus est ostensible, me paraît rétrospectivement un peu exagérée.
Après ça, on fait quand même un peu de physique mais comme d’habitude c’est long et ça traîne, on passe toute la séance à faire un seul exo, et même si je me suis dit que pour une fois j’allais suivre, le rythme insupportable tend une fois de plus à en anéantir toute velléité.
Les MPSI avaient fait une blague, à savoir coller sur le tableau des Post-it avec marqué dessus « Bonne rentrée » et sur les tables des flèches autocollantes pointées vers la porte. Ce qui tend une perche à la prof pour terminer son cours par une blague tellement minable que je n’ose même pas la redire ici.
Quant à moi, j’ai utilisé la flèche collée sur ma table pour en faire un avion en papier.

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Commentaires
K
t'as un vigile ? nous on a un viking à l'entrée du lycée !! et le seul qui se traine en pull shetland alors qu'il fait 27 ° !! t'es deg, hein ?
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